Certainement pas Mathilda RABOUD, cette artiste imaginative qui ose s’en amuser jusqu’à nous faire rire aux éclats, avec ses diablotines coquines et glamour, aux regards enjôleurs et aux sourires ironiques.
Les œuvres de Mathilda RABOUD sont anges auréolés, diables ailés, ou êtres façonnés à notre image mais éloignés des canons de beauté, joufflus ou ventrus aux fesses rebondies, mais si humains dans leurs expressions et leurs émotions, tels ces étranges petits bonhommes planant, bienheureux, semblant réaliser le rêve des hommes de voler. Des mamans aimantes donnent langoureusement le sein à leur bébé, tandis que de majestueuses fleurs de céramique aux couleurs vives s’élèvent au milieu des cours et des jardins, et que des chats se prélassent sur les façades extérieures.
Fille de la Terre, pur produit d’un monde paysan qui influera sur son orientation de vie et sa créativité, Mathilda RABOUD jouait enfant avec la paille, le sable et la terre glaise, façonnant ainsi de ses mains ce qui sera le début d’une aventure joyeuse et pleine de surprises.
En 1993, après son apprentissage et son expérience chez d’autres potiers, elle installe son propre atelier dans une annexe de la ferme familiale. Elle y abrite d’abord ses créations de vasques et objets utilitaires, notamment une série ”poya”. Puis très tôt, Mathilda RABOUD modèle et façonne des figurines, d’abord petites, puis allant jusqu’à atteindre taille humaine.
Sa technique réunit deux savoirs : le tournage, qui nécessite force physique et expérience, et le modelage, qui est au contraire sensibilité, finesse et douceur. Ce procédé apporte ainsi légère-té, élégance et équilibre à ses sculptures.
Mais à quoi joue Mathilda RABOUD, lorsqu’elle façonne ses diables narquois ou ses anges gracieux ? ”2 anges étaient peint sur la porte de notre grange. Ils constituent une richesse de notre patrimoine rural. Je réalise qu’en fait, ils sont mes compagnons d’enfance !”
Domaine créatif favori de Mathilda RABOUD, ils sont couple, amour, dance, chance, félicité, gardiens des clés et bonne étoile. Ils invitent à la prière, à l’apaisement, à l’amour, au plaisir.
Quant aux diables, les modeler lui a permis d’exorciser ses peurs, de mettre en exergue d’autres sentiments, plus sombres mais faisant parties intégrantes de l’être humain.
”Et si le diable était cette part d’ombre sans image faisant partie intégrante de mon être au même titre que l’ange ! Je donne vie au travers de mes sculptures à mes zones d’ombre, de colère, d’angoisse, de peur, ou d’excès. C’est une façon d’accepter son humanité et de lui faire la part belle.”
N’est-ce pas en explorant le plus profond de soi-même que l’on peut découvrir la lumière cachée dans les méandres de l’huma-nité ? Mathilda RABOUD cite Christian Bobin : ”J’ai pris la main du diable. Sous ses ongles noirs j’ai vu de la lumière.”
Et la lumière, Mathilda RABOUD nous la révèle pleinement à travers ses merveilleuses sculptures de femme - mère : Mamans aimantes et débordantes, aux gestes qui enrobent, protectrices et nourricières, généreuses dans leur corps comme dans leur âme, concrétisation parfaite de l’amour maternel dans toute sa douceur, image même du don de soi, au visage empli de tendresse, mais aussi de cette fierté humble et secrète que seules les femmes qui ont enfanté connaissent.
Nul doute que vous adorerez explorer les pages surprenantes de son site ou de son compte instagram, où vous attendent entre autre ses petites diablesses qui méfiez-vous, pourront vous faire mourir de rire. Mais surtout, si vous le pouvez, courrez à l’inau-guration de son atelier d’art et jardin à Villaz-St-Pierre où elle exposera du 28 Août au 18 Septembre.
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