Véronique Stroun cultive depuis toujours un amour pour la pierre, les galets, les cailloux, la roche. A travers ses poteries, elle exprime l’aspect minéral de la nature.
”Pour moi, le minéral symbolise la force ; il est rassurant, solide, immuable, et j’aime son côté brut.”
Véronique Stroun vit en Suisse, mais c’est en Australie, à l’Ecole d’Art Waverley Woollarha, qu’elle s’initie à cet art millénaire. Puis à Bangkok, durant cinq ans, elle travaille auprès de Kasumi Katagiri, une artiste japonaise réputée.
”Dans l’atelier de Kasumi, il n’y avait pas de place pour la créa-tivité ! C’était l’apprentissage de la technique pure. Cela m’a donné le goût de la rigueur et de la précision ce qui me permet maintenant de me laisser aller à ma créativité. Quand on connait toutes les étapes de la création, on fait ce que l’on veut. Dans mes créations, je travaille beaucoup de manière instinctive, lais-sant mes mains me conduire vers des formes qui expriment mes émotions du moment et ce qui résonne au fond de moi.
Véronique Stroun travaille de 10 à 11 heures par jour. ”C’est plus fort que moi, c’est un besoin, c’est naturel. Une fois qu’on a mis les mains dans la terre, on ne peut plus s’arrêter, c’est relaxant, thérapeutique et ressourçant.”
Elle arrive à son atelier tous les matins avec beaucoup d’idées qui infusent en elle, mais n’a pas de schéma préétabli, elle laisse ses mains la guider. Dans son atelier, on trouve une grande variété d’émaux et toutes les productions sont cuites à haute température, ce qui leur confère une solidité maximale.
”Ma recherche artistique est continue. J’aime sortir des sentiers battus et tester des associations non conventionnelles d’argiles de provenances et de natures différentes. Je cherche les limites des capacités de plasticité de chacune des terres que j’utilise. Je les associe à différentes étapes de séchage et constate les réactions à différents degrés de cuisson.”
Véronique parle avec ferveur des différents types de grès et de porcelaine qu’elle aime. ”Aucun ne réagit de la même façon à la cuisson ou au séchage, nous dit-elle. Je cuis mes émaux entre 1.250° et 1280° selon le type d’argile. Il est parfois nécessaire de recuire jusqu’à 3 fois une pièce avant d’être satisfaite du résultat. Ce qui important pour moi, c’est que chaque pièce soit unique.”
Véronique Stroun détourne le plus souvent ses sculptures en quelque chose d’utilitaire, tasses, soucoupes, bols, plats, vases ... Elle a ainsi conçu une lampe, non émaillée, qu’elle a nommée ”Lune de Mars”, un modèle unique et original.
”Je laisse souvent de la terre brute dans mes sculptures, c’est un peu ma personnalité, J’aime que l’on voit la terre de départ.”
Véronique Stroun a aussi créé des bougeoirs et des tasses en porce-laine très fines, mais sa ligne, c’est la solidité. ”C’est la partie la plus forte de moi. J’aime l’aspect de la pierre parce que c’est brut, c’est solide et c’est ce que je tente de rendre dans mes œuvres.”
Elle évoque volontiers ses premières émotions sur la plage de Balmoral à Sydney il y a des années, en décou-vrant les énormes rochers multico-lores qui bordent la mer à cet endroit et dont le souvenir nourrit encore au-jourd’hui sa créativité.
Basée maintenant à Genève, elle passe également une par-tie de son temps à Gordes, dans le sud de la France, où elle retrouve avec bonheur une nature préservée et fortement minérale qui ne cesse de l’ins-pirer.
Pour contacter l’artiste :
poteriegradelle@gmail.com
Vstroun@yahoo.com
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